MOURIR

M O U R I R

_________________________________________________________________________________

Mourir selon les bouddhiste est mettre un terme à la souffrance. Mais. Mais si c'état le contraire.

___________________________________________________________________________________________________________

L'ENFER, UNE VISITE GUIDÉE.
__________________________________________________________________________________________________________

Si. Si vous êtes déjà mort. Ou si vous rêvez. Vous vivez alors une vie imaginaire. Lorsque vous vous réveillerez quelle sera votre vie «réelle» ? Si la mort comme le sommeil est un seuil dont le passage se fait imperceptiblement. Si vous êtes mort sans que vous le sachiez. Si les morts ont une sorte de vie. Imitant l'ancienne dont ils ne se souviennent plus. Dans le monde des morts. Mais comment «vivent» les morts ? Et y a-il différents états ou stades ou phases de la mort ? Si vous êtes morts et damnés et êtes en Enfer. Un ravin, un gouffre après un autre.
_____________________________________________________________________________________________________

M O U R I R


mardi

PORTE 6

Elles avaient monté un des escaliers. Au bout de l'escalier qu'elles avait choisi - mais l'avaient-elles vraiment choisi ? - il y avait les corridors. Elles prirent celui de droite. Elles auraient pu prendre celui de gauche. Il y avait des portes. Chiffres pairs, à droite. Chiffre impair à gauche.

Chambre 6

Un lit

Sur le lit une femme

Ou ce qui en avait été une

Le visage gris

La bouche entourée de vert

Il y avait aussi du sang

Parce que ce qui avait été une femme se mordait les lèvres et la langue

Elle avait la bouche pleine ou remplie de quelque chose

Elle vomissait

Mais pas tout

Et ce quelque chose qu emplissait sa bouche l'empêchait de parler convenablement.

Alors elle crachait.

Ou parlait la bouche remplie de vomissure

Comme si son estomac ne produisait plus que ça

Qu'il était une source inépuisable de vomi

Le vomissement est le rejet actif par la bouche d'une partie du contenu de l'estomac.

Et  ça parlait et hurlait

- Je suis Bazuzu, le démon. 

Et ça disait encore

- Je suis Bazuzu le démon et j'ai pris possession de cette salope. Elle est à moi.

La voix avait changé. Ce n'était plus une voix de femme. Ni d'homme. D'autre chose. Une entité.

Oui. 

Et la tête de la femme tourna sur 360 ° comme les hiboux. Ou presque. Parce que, en effet, tourner et faire un tour complet sur le tronc cérébral était impossible.

Et tout en parlant, elle vomissait.

Et les vomissures tombaient, coulaient, comme un filet, non, un flot de boue puante.

- ELLE EST À MOI!

La chose dans le corps de la femme hurlait.

Et la femme était nue.

Elle avait arraché ses vêtements.

Elle avait un couche et l'avait enlevée.

Et la femme nue pissait et chiait. Une diarrhée noire et puante.

Et la femme, très souple, les femmes sont beaucoup plus souple que les hommes, pencha la tête jusqu'à son nombril. On aurait dit que son cou s'allongeait. Mais c'était impossible.

Et la tête de la femme comme si elle avait une vie à soi, comme une sorte de gros insecte sale, tomba encore plus bas.

Jusqu'à son sexe.

Jusqu'au sexe de la femme, ses lèvres, qu'elle lécha.

Qu'elle mordit.

Elle en prit même une bouchée qu'elle ramena avec elle et sa tête lorsqu'elle remonta à sa position normale sur son dos.

- Faîtes venir le curé si vous osez!

Et sa bouche édentée s'ouvrit comme une petite caverne noire.

_ C'est un combat entre nous, les légions - car nous sommes légions dans son corps, dans le corps de cette chienne et de cette salope. Et les légions des anges.

- Que les anges soient terrifiés. L'AntiChrist va bientôt naître du ventre puant d'une autre salope. Entre le vomi, la pisse et la merde.

Car il y a une Malédiction entre la Femme et Nous. Légions de l'enfer.

Et la femme.

Vomit.

Pissa.

Chia.

Elle était assise, les jambes ouvertes, les mains plongées dans son grand sexe béant, ce trou informe et elle y mettait des choses et elle en retirait des choses.

Comme un Lapin de Pâques.

AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !

Au travers du gargouillis infâme venant de cet être vivant ou à peine qui se décomposait au milieu du lit.

Dans son lac de merde.

Il y eut un petit rire de femmes.

À côté de la porte de la chambre, 2 femmes en uniformes blancs. Une infirmière et une aide-infirmière.

- L'Alzheimer

- Un beau cas!

_ Merci!

Oui, c'était un beau cas.

Elles devaient passer leur examen bientôt et révisaient leurs notes:

La maladie d'Alzheimer se caractérise par la mort des neurones

Les cellules du cerveau. 

La mort cellulaire s'amplifie au fur et à mesure que la maladie

La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive

Perte progressive des neurones

‎La maladie d'Alzheimer est une maladie dégénérative qui provoque des lésions au cerveau. 

Les symptômes comprennent les pertes de mémoire, la difficulté à ...

- J'ai vu un cerveau à la morgue dans un bocal. Il y a de grands trous dedans.

- Des trous.

- Comme un fromage Suisse. 

- C'était une femme d'affaires. Riche. Ça se peut pas. Elle avait marié un homme riche. Et hérité de tout à sa mort. Il est venu lui-aussi ici. Tout le monde finit ici. Maintenant ses entreprises sont à ses enfants. 

Les 2 jeunes femmes devinrent pensives comme devant un tableau académique décrivant la philosophie et les effets de la morale sur le corps humain.

La puanteur devenait insupportable.

- Qu'est-ce qu'on fait?

- Rien. Ça regarde les préposés aux bénéficiaires. Ils vont faire leur ronde tantôt. Et changeront sa couche.

Les 2 femmes refermèrent délicatement la porte comme 2 petites souris venus observer un pot de biscuits.

- Viens. On va aller observer un ancien curé!

*

État 1 - 19 mai 2014
__________________________________________________________________________