MOURIR

M O U R I R

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Mourir selon les bouddhiste est mettre un terme à la souffrance. Mais. Mais si c'état le contraire.

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L'ENFER, UNE VISITE GUIDÉE.
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Si. Si vous êtes déjà mort. Ou si vous rêvez. Vous vivez alors une vie imaginaire. Lorsque vous vous réveillerez quelle sera votre vie «réelle» ? Si la mort comme le sommeil est un seuil dont le passage se fait imperceptiblement. Si vous êtes mort sans que vous le sachiez. Si les morts ont une sorte de vie. Imitant l'ancienne dont ils ne se souviennent plus. Dans le monde des morts. Mais comment «vivent» les morts ? Et y a-il différents états ou stades ou phases de la mort ? Si vous êtes morts et damnés et êtes en Enfer. Un ravin, un gouffre après un autre.
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M O U R I R


dimanche

PORTE 7

Il ou elle ou ça avait monté un des escaliers. Au bout de l'escalier qu'il ou elle avait choisi - mais l'avait-il vraiment choisi ? - il y avait les corridors. Il prit celui de droite. Il aurait pu prendre celui de gauche. Il y avait des portes. Chiffres pairs, à droite. Chiffre impair à gauche. Il y a 6 minutes.

PORTE 7

La porte était ouverte, il ou elle aurait du se méfier. Mais il ou elle ou son esprit était fatigué. Il fallait dormir. Il était obligé de dormir. Il était dans l'obligation de dormir. Ou elle.

Demain, on verrait plus clair.

Mais l'ouverture de la porte déclencha un mécanisme.

À une certaine hauteur, au-dessus des meubles, l'espace des 3 murs encadrant la pièce, comme une sorte de théâtre - le mur de la porte étant une sorte d'espace comme au théâtre - dans ce cas, c'aurait été vide - ce qu'on appelle le quatrième mur - ici, c'était le mur où était la porte. La porte qui s'ouvrait déclenchant le mécanisme. La porte se refermant actionnant le dispositif. Il était essentiel que la pore soit refermée. Supposant - c'était l'idée du concepteur du dispositif - que la personne sitôt la porte refermée, se tiendrait encore devant la porte. Mais où qu'elle se soit trouvée - et le peu de temps entre le déclenchement du dispositif et son action et la complétion de son action rendait peu probable que la personne qui venait d'entrer soit bien loin de la porte. Mais même si elle était particulièrement rapide, ceci n'aurait rien changé - parce qu'elle se trouvait dans la pièce. Et il ne fallait surtout pas surtout pas se trouver dans cette pièce.

Si elle avait su - mais comment une telle chose aurait-elle était possible - elle se serait jetée à terre. La personne instruite et consciencieuse qui avait installé le dispositif, avait prévu la nécessité d'un entretien régulier obligeant à des vérification dangereuses.

Quoique le dispositif savant soit particulièrement consciencieux dans sa disposition.

Il fallait donc s'accroupir dès que la porte était refermée - un certain temps - bref - limité - existait entre le déclenchement et le non déclenchement du dispositif.

Si on se tenait debout un certain temps - bref - devant la porte refermée, le dispositif s'était déjà déclenché et il était impossible de le remettre en place avant son complet déroulement.

Mais si on se penchait vite très vite et qu'on marchait accroupi ou à 4 pattes on pouvait se déplacer sans danger dans la pièce.

Tout autre position représentait le plus grand danger.

C'est ce qui arriva à l'instant.

Il n'y avait aucun meuble, fenêtre, cadre ou tableau ou souvenir allant au-delà de la position moyenne d'un humain de taille médiane - disons de sa poitrine ou de son cou ou de sa tête - selon la grandeur de l'intrus dans le piège.

La bête à sacrifier.

L'animal à abattre.

Il y avait certes des meubles, des cadres de petits format mais à une hauteur inhabituelle. Trop basse. Généralement, une oeuvre d'art doit se situer à hauteur des yeux pour les petits formats. Dans le cas des grands comme on peut lever la tête et la baisser ou se reculer pour tout observer, la position des yeux se trouvera au milieu de tableau de grand format. Mais il n'y avait pas ce genre de chose ici. Ce genre de chose ne pouvait se trouver ici.

Si on avait observé soigneusement les lieux - mais pourquoi l'aurait-on fait ? - c'était une pièce normale. Une chambre. Il y avait un lit à gauche. Collé au mur. Un petit bureau à la droite du lit pour poser ses lunettes et son livre. Une chaise devant le petit bureau si on avait besoin d'écrire ou de prendre des notes et une courte lampe pour faire ces choses à la noirceur. Car il n'y avait de fenêtre dans cette pièce ce qui expliquait qu'on la louait si peu cher. Ceci arrive dans les anciens édifices dont on a changé les fonctions. C'avait peu-être été un garde-meuble, une réserve et on l'avait transformé en chambre. Il était impossible de lui ajouter une fenêtre même si la technologie le permettait parce que la pièce donnait sur un autre mur contenant une boite fermée semblable. On comprenait que 2 ailes d'un grand bâtiment était à proximité du fait du caprice de l'architecte ce qui rendait sans doute l'immeuble vu de l'extérieur bien étrange.

Donc.

Donc une personne observatrice et éveillée - ce qui n'était pas le cas de celle qui venait d'entrer dont tout le corps réclamait un repos immédiat et éternel - aurait remarqué qu'une mince ligne, en fait une infractuosité, une mince ligne mais profonde courait sur les 3 murs de la pièce faisant face à la porte. En fait une seule ligne, mince et profonde. Une sorte d'étui métallique, subtil, fin et étroit. D'une conception exquise courait sur les 3 murs.

Et le mécanisme du dispositif venait de se déclencher.

Dans un parfait silence.

Indication de la précision et de la perfection extrême de toute cette machine.

Dont le seul but était de lancer une corde, un fil, un trait d'acier luisant dans l'espace.

À une hauteur moyenne située au-dessus des seins d'une femme, à la limite des clavicules.

La personne qui venait d'entrer était petite et le fil de fer mince lancé dans l'espace l'atteignit au-dessus des sourcils et ouvrit sa tête et son crâne sans bruit.

Le cerveau qui était sous pression dans son liquide, le tout contenu dans l'espace fermé du crâne fut tranché dans sa partie supérieure et émergea dans une mousse blanche et rose.

Projeté dans l'espace au-dessus de la tête.

Le cerveau coupé, tranché dans sa partie supérieure était désormais inutilisable et aucun son ne fut produit par les organes utilisés habituellement à cet usage.

On imaginera qu'une sorte de vertige, un voile noir ou rouge ou d'une couleur à définir ultérieurement remplaça le spectacle observable par la personne en train d'agoniser brièvement.

Le coeur battit encore un peu.

Le poumon respira suffisamment.

La langue sortit de la bouche lorsque le sujet de l'expérience vomit. Et resta là, à l'extérieur des lèvres dans la mort.

Le sang circula un moment puis arrêta lorsque les impulsions électrices qui actionnaient les battements du coeur qui pompait le sang de cette personne depuis 42 ans cessèrent.

Mais elle était probablement déjà morte avant.

Quoique des différents opposent les savants sur le sujet de quantification de la mort. Thèses qu'on peut résumer ainsi: la mort cérébrale ;eut-elle être considéré comme un signe évident de la mort physique? Ou la cessation définitive des battements du coeur et l'impossibilité de saisir les pulsations d'un pouls sont véritablement la preuve attendue. Ou bien, ce sera la rigidité cadavérique, le changement de couleur, la modification de la texture de la peau - définitivement plus molle. Spongieuse. Ou l'odeur indéfinissable mais caractéristique - on parle ici des premiers temps de la décomposition alors que la peau suite et colle et non du processus définitivement bien engagé. Déclenchant une puanteur extrême qui s'infiltre partout et pénètre toute surface poreuse qu'elle soit de bois, de tissus.

On oublie de dire que probablement par réflexe l'agonie fut difficile. Le sujet roula sur lui-même par terre. Avant de s'arrêter.

La langue sortie et pendante. Les yeux ouvert en dessous de son front tranché net.

Une perfection si intense était une merveille à observer.

Mais la porte étant close, malheureusement personne ne vint.

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État 1. 16 novembre 2014
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