MOURIR

M O U R I R

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Mourir selon les bouddhiste est mettre un terme à la souffrance. Mais. Mais si c'état le contraire.

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L'ENFER, UNE VISITE GUIDÉE.
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Si. Si vous êtes déjà mort. Ou si vous rêvez. Vous vivez alors une vie imaginaire. Lorsque vous vous réveillerez quelle sera votre vie «réelle» ? Si la mort comme le sommeil est un seuil dont le passage se fait imperceptiblement. Si vous êtes mort sans que vous le sachiez. Si les morts ont une sorte de vie. Imitant l'ancienne dont ils ne se souviennent plus. Dans le monde des morts. Mais comment «vivent» les morts ? Et y a-il différents états ou stades ou phases de la mort ? Si vous êtes morts et damnés et êtes en Enfer. Un ravin, un gouffre après un autre.
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M O U R I R


samedi

PORTE 8

Il ou elle ou ça avait monté un des escaliers. Au bout de l'escalier qu'il ou elle avait choisi - mais l'avait-il vraiment choisi ? - il y avait les corridors. Il prit celui de droite. Il aurait pu prendre celui de gauche. Il y avait des portes. Chiffres pairs, à droite. Chiffre impair à gauche. 


Il existe 2 types d’interruptions volontaires de grossesse : l’avortement médical et l’avortement chirurgical.

SE SOUVENIR. SE SOUVENIR.

Au centre.

Un établi de bois fait de gros madriers de pin de 3 pouces d'épaisseur par 8 pouces de largeur. Embouvetés et réunis par des barres de fer filetées boulonnées à des boulons hexagonaux de 36 pouces. Soit la largeur de la surface de bois extrêmement solide qui formait une surface de travail satisfaisante.  Un bon établi pour travailler le bois.

Surface sur laquelle était étendue la femme nue. 

Bras et jambes tendues en croix de Saint-André. Ce qui lui ouvrait les jambes et les cuisses qu'elle ne pouvait plus refermée et laissait bien visible son sexe ouvert. 

Des chaînes avec des anneaux brillants en acier inoxydable attachaient ses poignets et ses chevilles aux lourdes poutres servant de pied à la table. Des crochets fermaient les maillons. Il était impossible de se détacher. Les os étant plus faibles que l'acier ce qui est communément admis, il aurait fallu casser ses articulations ou les couper ou les cisailler. Encore eut-il fallu la ferme volonté pour ce faire. 

Mais la femme était endormie. 

Ce qui allait se passer ensuite. Ce qu'on allait faire à son pauvre corps faisait qu'il était préférable qu'elle dorme.

L'homme oubliait de plus en plus. Il avait déjà su. Il y avait eu de nombreux moment où il savait. Maintenant, il ne lui restait plus que des bribes de connaissances. Et l'habitude. Il y avait longtemps qu'il ne s'était plus informé des progrès de la médecine se disant que ce qui était bon en 1982 l'était sans doute encore.

Il fut un temps où il aurait éprouvé des émotions envers cette vision mais les femmes ne l'intéressait plus que financièrement. Elle lui permettait de survivre encore un peu. Quoiqu'il n'ait pas vraiment besoin de survivre et aucune envie. Mais le pli était pris. On n'a pas survécu aussi longtemps sans que ce soit devenu une habitude. 

Comme la plupart des gens, ce serait la MORT qui viendrait le soustraire de ce monde. Jusqu'à ce moment, il survivrait.

Comme la MORT viendrait prendre cette femme.

Mais elle ne survivrait pas.

La MORT était déjà là. Il la reconnaissait à sa présence feutrée. À son odeur. ELLE ne venait pas pour lui, ce jour-là.

SE SOUVENIR

Au Québec, le délai maximal de l’IVG par médicament ou interruption médicale par médicaments est de 7 semaines de grossesse. Légalement, ce n’est plus un meurtre.

L’IVG est exécutée avec la Méthotrexate qui interrompt la multiplication des cellules embryonnaires.

Quelques jours plus tard, le Misoprostol déclenche des contractions utérines et permet l’expulsion du fœtus déjà mort. Si tout se passe bien. Mais il peut y avoir des complications. Légalement, ce n’est plus un meurtre.

MÉDICAMENT 1

Méthotrexate. 

MTX.

C20H22N8O5.

Formule chimique. Acide (2S)-2-[(4-{[(2,4-diamino-7,8-dihydroptéridin-6-yl) méthyl](méthyl) amino}phényl) formamido] pentanedioïque

Hautement tératogène – fait des monstres.

Agent de la classe des antimétabolites, utilisé dans le traitement de certains cancers et dans les maladies auto-immunes. Inhibe la dihydrofolate réductase, enzyme capitale dans le métabolisme de l'acide folique. Traitement de la leucémie lymphoblastique aiguë ou dans les tumeurs cérébrales.

Il est déconseillé d'avoir des rapports sexuels avec une femme prenant du méthotrexate sans contraception efficace.

MÉDICAMENT 2

Misoprostol. 

C22H38O5

Formule chimique. Dihydroxy-11-alpha, 16 methyl-16 oxo-9 prostene-13 eoate-1 de methyle1.

CONTRE-INDIQUÉ POUR LA GROSSESSE

Bien qu'il n'ait reçu aucune autorisation de mise sur le marché pour son utilisation en gynécologie-obstétrique, il est très utilisé pour les IVG - interruptions volontaires de grossesse ainsi que dans les interruptions médicales de grossesse des deuxième et troisième trimestres et en cas de mort fœtale in utero. MFIU.

Provoque rapidement une anomalies du rythme cardiaque fœtal. décélérations, bradycardies. Cette hyperstimulation est si violente qu'elle peut provoquer la rupture utérine. Ce qui n’est pas l’effet recherché.

La puissante activité contractile provoquée chez le muscle utérin provoque le travail chez la malade et l’expulsion du fœtus mort. Ce qui est l’effet recherché.

Par rapport aux autres techniques d'interruption de grossesse, ce médicament a le bonus de ne nécessiter ni chirurgie ni anesthésie

TYPE 2

L’intervention chirurgicale se fait légalement après 7 semaines jusqu’à 23 semaines de grossesse. Et est illégale après ce délai.

Si cette intervention est nécessaire, elle se pratiquera donc clandestinement par des médecins radiés de l’ordre pour quelques erreurs mineures. Ou des préjugés non rationnels. Les innovateurs étant souvent mal vu par les réactionnaires.

Divers professionnels de la naissance. Gynécologue. Obstétricien. Dentiste - Certains sont incapables de se retenir lorsque leur patiente est endormie et inconsciente. Offerte.

Ou des infirmiers ou des vétérinaires. La zoophilie fait des ravages dans cette profession ce que leur ordre professionnel voit d’un mauvais œil. Les vétérinaires habitué de travailler avec du gros bétail sont avantagés.

JUSQU’À 23 SEMAINES

L’IVG chirurgicale se fait sous anesthésie locale du col de l’utérus administrée par injection. L’effet est instantané. La malade ne ressent généralement qu’un léger pincement. Si tout se passe bien. Mais il peut y avoir des complications. Légalement, ce n’est plus un meurtre.

L’IVG chirurgicale est une intervention mineure sur le plan médical qui dure 10 minutes suivie d’une période de repos d’une heure. La malade qui aime son confort peut prendre un temps de repos ou reprendre vos occupations le même jour.

Une prostituée peut donc retourner au travail très rapidement. Sur son trottoir ou dans les hôtels de passe, bar de danseuses ou salon de massage.

L’IVG est exécutée par dilatation-aspiration-curetage. Pratique très sécuritaire. L’intervention est effectuée sous anesthésie locale et ne comporte ni coupure, ni point de suture inesthétique pour les femmes devant se dénuder régulièrement.

Des douleurs pouvant être ressenties lors de l’intervention et varient d’une femme à l’autre ressemblant aux douleurs des crampes menstruelles. Pour atténuer les possibilités de douleurs, le médecin proposera un médicament. L’intervention a lieu sous anesthésie locale, ce qui limite la sensibilité.

SE SOUVENIR

Le niveau d’hormones gonadotrope chorionique, fabriquée par l’ovule fécondé peut demeurer élevé pendant quelques semaines après une IVG ou une fausse couche. Un test de grossesse peut afficher un résultat positif jusqu’à 4 semaines après l’interruption. Si la femme a d’autres relations sexuelles à risque suite à l’intervention, une nouvelle grossesse demeure possible. Et celle-ci peut être monstrueuse.

AVORTEMENT APRÈS 23 SEMAINES

Légalement, ce n’est plus un meurtre. Mais c’est illégal. Les effort des évêques et des moralistes canadiens pour redéfinir le fœtus humain comme être humain sont un premier pas permettant de rendre illégal et aussi criminel cette activité. La mettant au niveau du meurtre prémédité. Ce qui condamnerait le praticien et la malade à un procès suivi de prison dans un pénitencier fédéral. La peine de mort n’est plus appliquée au Canada. Quoique les moralistes traditionnalistes nostalgiques fassent de grands efforts pour qu’on en revienne aux anciennes pratiques. Certains s’ennuient de la  torture qu’on appliquait savamment aux condamnés. Le peine de mort n’étant finalement qu’une libération après des heures de tourments.

LA DILATATION DE LA FEMME

Une fois procédé à la dilatation de la femme, si l’effet des médicaments est insuffisant, il est parfois nécessaire d’extraire le fœtus mort avec des forceps s’il est de gros format. L’aspiration ne suffisant pas. Il faut dégonfler et ouvrir son crâne qui est heureusement mou à cette étape de la vie et de la mort. Car dans une grossesse normale, c’est l’expulsion de la tête qui est la plus douloureuse. Rendant cette phase de la mise-bas interminable. On n’a heureusement pas à attendre que tout le processus se passe naturellement. Ce qui est fatiguant pour la mère et le praticien.

50 % des femmes qui interrompent leur grossesse utilisaient un moyen de contraception. Qui a foiré. L’autre n’utilisaient rien par ignorance, inconscience ou stupidité. La Nature ne laissant aucune chance à l’imprudente. Ou un certain nombre de chances et de hasards comptés se terminant inévitablement par un biscuit dans le fourneau. Considérant qu’une femme est fertile pendant 40 ans et aura au cours de sa vie 400 ovulations et qu’aucune méthode contraceptive n’est efficace à 100%, les probabilités d’avoir une grossesse non planifiée pour la femme la plus prudente sont mesurables et élevées. La Nature a un grand plan pour toutes les femelles vivantes.

Les femmes utilisent souvent l’avortement comme moyen de contraception.

CE QUI EST IMMORAL SELON L’ÉGLISE

Certaines prostituées ou immigrantes pauvres – ce qui est une source de revenue intéressante – poursuivent la grossesse à terme. Ou une occasion de ruine financière.

Comme il faut faire disparaître le bébé, elle ne peut donc utiliser le circuit officiel qui gardera trace de l’événement. Il faut donc un gynécologue qui suivra la donneuse et procèdera à l’accouchement et à la remise du bébé nouveau-né au distributeur qui le vendra au couple infertile, à la femme ou l’homme seule ou au couple homosexuel mâle ou femelle.

Aux U.S.A. pendant une longue période, il était interdit aux juifs d’adopter des enfants blancs, ce qui fait que beaucoup utilisaient les orphelinats québécois comme source d’approvisionnement. Un trafic clandestin de bébés s’effectuaient qu’on n’a redécouvert que des décennies plus tard. Ces institutions débordaient de bébés suites à une ignorance générale savamment entretenue chez les fillettes.

AUJOURD’HUI, LES BÉBÉS BLANCS ET BLONDS SONT TRÈS RECHERCHÉS.

S’il s’agit de fille –ce que l’échographie révèle – on procède immédiatement à 1 avortement. Sauf si le couple précise qu’il veut 1 fille ou est indifférent à ce sujet.

POUR LE MOMENT, MALHEUREUSEMENT, IL N’Y A QUE DES NOIRS OU DES ASIATIQUES DISPONIBLES À L’ADOPTION.

L’adoption nationale est bloquée. On étudie les dossiers des nombreux clients. Et les bébés (rarement) ou enfants disponibles viennent généralement des classes inférieures de mères monoparentales avec d’innombrables problèmes sociaux. Sans compter la toxicomanie ou l’arriération mentale. Et les maladies.
Les personnes ou couples peu importe le genre qui veulent 1 bébé parfait et éviter les tracas de l’administration gouvernementale doivent y mettre le prix. Il faut aussi de faux papier pour réintroduire le bébé dans le système et qu’il puisse aller en classe. La complicité d’un médecin est alors indispensable. Puisque le bébé dès sa naissance et tagué et suivi jusqu’à sa mort. Le circuit de la vie étant donc complet et documenté.

LE BÉBÉ PEUT AUSSI ÊTRE VENDU DANS UN CIRCUIT DE PÉDOPHILE CE QUI EST TRÈS RENTABLE.

On évite ainsi de devoir aller dans les pays exotiques. Dans certains, il n’y a que les garçons de disponibles – comme les pays arabes. Dans les pays asiatiques, les fillettes sont en surnombre et on est bien content de s’en débarrasser. Le prix varie selon la difficulté de l’approvisionnement.

Ce qui est tout à fait normal dans un système commercial de l’offre et de la demande. La liberté du commerce est un droit fondamental.

Comme pour les adoptions normales mais illégales, des macs possèdent un haras régulièrement ramonées plaçant ces femelles en gestations constantes – des femmes souvent trop vieilles pour faire de la prostitution à la lumière du jour à qui on offre charitablement un job.

Une femme met malheureusement 9 mois pour accoucher ce qui rend l’opération lente et coûteuse mais très rentable si on peut assumer les coûts. Une femme coûte très cher à entretenir.

L’accouchement est laborieux et peut provoquer des interrogations si on voit sans cesse arriver les mêmes malades. Que fait-elle de tous ces enfants. Et certaines sont des immigrantes clandestines. La prostitution est un job naturel pour elles.

Sitôt accouchée, on l’accouple et la remet immédiatement enceinte.

ON NE DIT PAS AUX FEMMES ET ON NE PRÉVIENT PAS LES FILLETTES

L’accouchement est un processus naturel, certes, mais très violent. Et les statistiques démontrent éloquamment qu’un grand nombre de femmes restent paralysées ou meurent. Leur cœur s’arrêtent à cause de la violence des modifications corporelles qu’elles subissent. Ou leur utérus ou vagin ou voies naturelles (grandes et petites lèvres) se déchirent jusqu’à l’anus.

Opérer clandestinement et réparer ces dégâts sur une femme dans cet état est impossible. Ce n’est pas dans le sous-sol de l’entrepôt où travaille le gynécologue obstétricien avorteur radié des listes du Collège des Médecins où on peut la laisser reposer. Les opérations doivent se réaliser rapidement et il faut pouvoir déménager dans un autre site à la première alerte.

Ce qui fait que dans la même semaine, une fille de 12 ans d’une famille rigoriste mourut en accouchant ou presque. Une mère de substitution mourut à son trentième accouchement. Défaillance cardiaque. Comme cette autre fille, celle-ci de 18 ans, qu’on tenta d’avorter au sixième mois.

L’une d’entre elle souffrait si atrocement et les moyens pharmaceutiques de la calmer manquant, il fallut l’abattre. Avec tout le ménagement possible.

Un homme de main sans scrupule mais bien utile, noir comme il se doit quoique les arabes soient nombreux dans ces sales besognes, procéda ensuite à la séance de boucherie. Comme il fallait faire voyager les corps des défuntes dans le plus petit espace disponible, il ne fallait pas que les dimensions des colis et sacs attirent l’attention sur leur contenu.

Avec une hachette, une scie et un couteau du chef bien aiguisés, il rapetissa ces femmes. Peu à peu, elles prenaient de moins en moins de place.

Ayant travaillé dans une boucherie, il savait manier les lames dans les articulations et les séparer des membres et des corps sans effort apparent. Comme s’il avait fait ça toute sa vie. Et comme si ces femmes qui il y a peu vivaient et marchaient avec un corps solide n’étaient plus que de la gélatine.

Après les avoir dévêtus et tondues afin de ne pas laisser de trace rapidement nuisible. Il sépara les têtes des troncs et, ensuite, les membres du tronc. Au nombre de 4.

Les mains étaient coupées et remisées à part à cause des empreintes digitales. Une fois les mains coupées, on coupait les doigts par supplément de précaution. Certaines de ces femmes avaient un dossier judiciaire comme toutes les traînées.

Les têtes devant être jetés dans le fleuve sur l’autre rive.

Avant la rigidité cadavérique, on mis les têtes sur la table et on leur ouvrit les bouches afin de casser les dents au marteau.

Les corps étant jetés au sud. Aussi loin des ponts que possible. Avant, les mains et les doigts devaient être brûlées à l’essence jusqu’aux os. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus de chair.

Les dents à la poubelle publique la plus proche. Mais pas toutes dans la même.


Une fois ceci fait, la vie pouvait enfin reprendre son cours normal. 

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Et ceci est arrivé. Ainsi que ceci est passé. Que dire de plus ? Que faudrait-il en penser ? 
Il est sans doute préférable de ne rien ajouter. __________________________________________________________________________

État 1. 2. 20. 21 déc. 2014

C739

dimanche

PORTE 7

Il ou elle ou ça avait monté un des escaliers. Au bout de l'escalier qu'il ou elle avait choisi - mais l'avait-il vraiment choisi ? - il y avait les corridors. Il prit celui de droite. Il aurait pu prendre celui de gauche. Il y avait des portes. Chiffres pairs, à droite. Chiffre impair à gauche. Il y a 6 minutes.

PORTE 7

La porte était ouverte, il ou elle aurait du se méfier. Mais il ou elle ou son esprit était fatigué. Il fallait dormir. Il était obligé de dormir. Il était dans l'obligation de dormir. Ou elle.

Demain, on verrait plus clair.

Mais l'ouverture de la porte déclencha un mécanisme.

À une certaine hauteur, au-dessus des meubles, l'espace des 3 murs encadrant la pièce, comme une sorte de théâtre - le mur de la porte étant une sorte d'espace comme au théâtre - dans ce cas, c'aurait été vide - ce qu'on appelle le quatrième mur - ici, c'était le mur où était la porte. La porte qui s'ouvrait déclenchant le mécanisme. La porte se refermant actionnant le dispositif. Il était essentiel que la pore soit refermée. Supposant - c'était l'idée du concepteur du dispositif - que la personne sitôt la porte refermée, se tiendrait encore devant la porte. Mais où qu'elle se soit trouvée - et le peu de temps entre le déclenchement du dispositif et son action et la complétion de son action rendait peu probable que la personne qui venait d'entrer soit bien loin de la porte. Mais même si elle était particulièrement rapide, ceci n'aurait rien changé - parce qu'elle se trouvait dans la pièce. Et il ne fallait surtout pas surtout pas se trouver dans cette pièce.

Si elle avait su - mais comment une telle chose aurait-elle était possible - elle se serait jetée à terre. La personne instruite et consciencieuse qui avait installé le dispositif, avait prévu la nécessité d'un entretien régulier obligeant à des vérification dangereuses.

Quoique le dispositif savant soit particulièrement consciencieux dans sa disposition.

Il fallait donc s'accroupir dès que la porte était refermée - un certain temps - bref - limité - existait entre le déclenchement et le non déclenchement du dispositif.

Si on se tenait debout un certain temps - bref - devant la porte refermée, le dispositif s'était déjà déclenché et il était impossible de le remettre en place avant son complet déroulement.

Mais si on se penchait vite très vite et qu'on marchait accroupi ou à 4 pattes on pouvait se déplacer sans danger dans la pièce.

Tout autre position représentait le plus grand danger.

C'est ce qui arriva à l'instant.

Il n'y avait aucun meuble, fenêtre, cadre ou tableau ou souvenir allant au-delà de la position moyenne d'un humain de taille médiane - disons de sa poitrine ou de son cou ou de sa tête - selon la grandeur de l'intrus dans le piège.

La bête à sacrifier.

L'animal à abattre.

Il y avait certes des meubles, des cadres de petits format mais à une hauteur inhabituelle. Trop basse. Généralement, une oeuvre d'art doit se situer à hauteur des yeux pour les petits formats. Dans le cas des grands comme on peut lever la tête et la baisser ou se reculer pour tout observer, la position des yeux se trouvera au milieu de tableau de grand format. Mais il n'y avait pas ce genre de chose ici. Ce genre de chose ne pouvait se trouver ici.

Si on avait observé soigneusement les lieux - mais pourquoi l'aurait-on fait ? - c'était une pièce normale. Une chambre. Il y avait un lit à gauche. Collé au mur. Un petit bureau à la droite du lit pour poser ses lunettes et son livre. Une chaise devant le petit bureau si on avait besoin d'écrire ou de prendre des notes et une courte lampe pour faire ces choses à la noirceur. Car il n'y avait de fenêtre dans cette pièce ce qui expliquait qu'on la louait si peu cher. Ceci arrive dans les anciens édifices dont on a changé les fonctions. C'avait peu-être été un garde-meuble, une réserve et on l'avait transformé en chambre. Il était impossible de lui ajouter une fenêtre même si la technologie le permettait parce que la pièce donnait sur un autre mur contenant une boite fermée semblable. On comprenait que 2 ailes d'un grand bâtiment était à proximité du fait du caprice de l'architecte ce qui rendait sans doute l'immeuble vu de l'extérieur bien étrange.

Donc.

Donc une personne observatrice et éveillée - ce qui n'était pas le cas de celle qui venait d'entrer dont tout le corps réclamait un repos immédiat et éternel - aurait remarqué qu'une mince ligne, en fait une infractuosité, une mince ligne mais profonde courait sur les 3 murs de la pièce faisant face à la porte. En fait une seule ligne, mince et profonde. Une sorte d'étui métallique, subtil, fin et étroit. D'une conception exquise courait sur les 3 murs.

Et le mécanisme du dispositif venait de se déclencher.

Dans un parfait silence.

Indication de la précision et de la perfection extrême de toute cette machine.

Dont le seul but était de lancer une corde, un fil, un trait d'acier luisant dans l'espace.

À une hauteur moyenne située au-dessus des seins d'une femme, à la limite des clavicules.

La personne qui venait d'entrer était petite et le fil de fer mince lancé dans l'espace l'atteignit au-dessus des sourcils et ouvrit sa tête et son crâne sans bruit.

Le cerveau qui était sous pression dans son liquide, le tout contenu dans l'espace fermé du crâne fut tranché dans sa partie supérieure et émergea dans une mousse blanche et rose.

Projeté dans l'espace au-dessus de la tête.

Le cerveau coupé, tranché dans sa partie supérieure était désormais inutilisable et aucun son ne fut produit par les organes utilisés habituellement à cet usage.

On imaginera qu'une sorte de vertige, un voile noir ou rouge ou d'une couleur à définir ultérieurement remplaça le spectacle observable par la personne en train d'agoniser brièvement.

Le coeur battit encore un peu.

Le poumon respira suffisamment.

La langue sortit de la bouche lorsque le sujet de l'expérience vomit. Et resta là, à l'extérieur des lèvres dans la mort.

Le sang circula un moment puis arrêta lorsque les impulsions électrices qui actionnaient les battements du coeur qui pompait le sang de cette personne depuis 42 ans cessèrent.

Mais elle était probablement déjà morte avant.

Quoique des différents opposent les savants sur le sujet de quantification de la mort. Thèses qu'on peut résumer ainsi: la mort cérébrale ;eut-elle être considéré comme un signe évident de la mort physique? Ou la cessation définitive des battements du coeur et l'impossibilité de saisir les pulsations d'un pouls sont véritablement la preuve attendue. Ou bien, ce sera la rigidité cadavérique, le changement de couleur, la modification de la texture de la peau - définitivement plus molle. Spongieuse. Ou l'odeur indéfinissable mais caractéristique - on parle ici des premiers temps de la décomposition alors que la peau suite et colle et non du processus définitivement bien engagé. Déclenchant une puanteur extrême qui s'infiltre partout et pénètre toute surface poreuse qu'elle soit de bois, de tissus.

On oublie de dire que probablement par réflexe l'agonie fut difficile. Le sujet roula sur lui-même par terre. Avant de s'arrêter.

La langue sortie et pendante. Les yeux ouvert en dessous de son front tranché net.

Une perfection si intense était une merveille à observer.

Mais la porte étant close, malheureusement personne ne vint.

*

État 1. 16 novembre 2014
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mardi

PORTE 6

Elles avaient monté un des escaliers. Au bout de l'escalier qu'elles avait choisi - mais l'avaient-elles vraiment choisi ? - il y avait les corridors. Elles prirent celui de droite. Elles auraient pu prendre celui de gauche. Il y avait des portes. Chiffres pairs, à droite. Chiffre impair à gauche.

Chambre 6

Un lit

Sur le lit une femme

Ou ce qui en avait été une

Le visage gris

La bouche entourée de vert

Il y avait aussi du sang

Parce que ce qui avait été une femme se mordait les lèvres et la langue

Elle avait la bouche pleine ou remplie de quelque chose

Elle vomissait

Mais pas tout

Et ce quelque chose qu emplissait sa bouche l'empêchait de parler convenablement.

Alors elle crachait.

Ou parlait la bouche remplie de vomissure

Comme si son estomac ne produisait plus que ça

Qu'il était une source inépuisable de vomi

Le vomissement est le rejet actif par la bouche d'une partie du contenu de l'estomac.

Et  ça parlait et hurlait

- Je suis Bazuzu, le démon. 

Et ça disait encore

- Je suis Bazuzu le démon et j'ai pris possession de cette salope. Elle est à moi.

La voix avait changé. Ce n'était plus une voix de femme. Ni d'homme. D'autre chose. Une entité.

Oui. 

Et la tête de la femme tourna sur 360 ° comme les hiboux. Ou presque. Parce que, en effet, tourner et faire un tour complet sur le tronc cérébral était impossible.

Et tout en parlant, elle vomissait.

Et les vomissures tombaient, coulaient, comme un filet, non, un flot de boue puante.

- ELLE EST À MOI!

La chose dans le corps de la femme hurlait.

Et la femme était nue.

Elle avait arraché ses vêtements.

Elle avait un couche et l'avait enlevée.

Et la femme nue pissait et chiait. Une diarrhée noire et puante.

Et la femme, très souple, les femmes sont beaucoup plus souple que les hommes, pencha la tête jusqu'à son nombril. On aurait dit que son cou s'allongeait. Mais c'était impossible.

Et la tête de la femme comme si elle avait une vie à soi, comme une sorte de gros insecte sale, tomba encore plus bas.

Jusqu'à son sexe.

Jusqu'au sexe de la femme, ses lèvres, qu'elle lécha.

Qu'elle mordit.

Elle en prit même une bouchée qu'elle ramena avec elle et sa tête lorsqu'elle remonta à sa position normale sur son dos.

- Faîtes venir le curé si vous osez!

Et sa bouche édentée s'ouvrit comme une petite caverne noire.

_ C'est un combat entre nous, les légions - car nous sommes légions dans son corps, dans le corps de cette chienne et de cette salope. Et les légions des anges.

- Que les anges soient terrifiés. L'AntiChrist va bientôt naître du ventre puant d'une autre salope. Entre le vomi, la pisse et la merde.

Car il y a une Malédiction entre la Femme et Nous. Légions de l'enfer.

Et la femme.

Vomit.

Pissa.

Chia.

Elle était assise, les jambes ouvertes, les mains plongées dans son grand sexe béant, ce trou informe et elle y mettait des choses et elle en retirait des choses.

Comme un Lapin de Pâques.

AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !

Au travers du gargouillis infâme venant de cet être vivant ou à peine qui se décomposait au milieu du lit.

Dans son lac de merde.

Il y eut un petit rire de femmes.

À côté de la porte de la chambre, 2 femmes en uniformes blancs. Une infirmière et une aide-infirmière.

- L'Alzheimer

- Un beau cas!

_ Merci!

Oui, c'était un beau cas.

Elles devaient passer leur examen bientôt et révisaient leurs notes:

La maladie d'Alzheimer se caractérise par la mort des neurones

Les cellules du cerveau. 

La mort cellulaire s'amplifie au fur et à mesure que la maladie

La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive

Perte progressive des neurones

‎La maladie d'Alzheimer est une maladie dégénérative qui provoque des lésions au cerveau. 

Les symptômes comprennent les pertes de mémoire, la difficulté à ...

- J'ai vu un cerveau à la morgue dans un bocal. Il y a de grands trous dedans.

- Des trous.

- Comme un fromage Suisse. 

- C'était une femme d'affaires. Riche. Ça se peut pas. Elle avait marié un homme riche. Et hérité de tout à sa mort. Il est venu lui-aussi ici. Tout le monde finit ici. Maintenant ses entreprises sont à ses enfants. 

Les 2 jeunes femmes devinrent pensives comme devant un tableau académique décrivant la philosophie et les effets de la morale sur le corps humain.

La puanteur devenait insupportable.

- Qu'est-ce qu'on fait?

- Rien. Ça regarde les préposés aux bénéficiaires. Ils vont faire leur ronde tantôt. Et changeront sa couche.

Les 2 femmes refermèrent délicatement la porte comme 2 petites souris venus observer un pot de biscuits.

- Viens. On va aller observer un ancien curé!

*

État 1 - 19 mai 2014
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dimanche

PORTE 5

Elle avait monté l'escalier. Au bout de l'escalier q il y avait les corridors. Elle prit celui de droite. Il y avait des portes. Chiffres pairs, à droite. Chiffre impair à gauche. Porte 5. La porte était ouverte.

Il y avait des policiers.

Un policier plus vieux, en civil, un officier enquêteur, décrivait aux plus jeunes.


Meurtre au premier degré

Le meurtre au premier degré est le meurtre commis avec préméditation et de propos délibéré.

Meurtre au 2e degré 

Les meurtres qui n’appartiennent pas à la catégorie des meurtres au premier degré sont des meurtres au deuxième degré.

Homicide involontaire coupable 

L’homicide coupable qui n’est pas un meurtre au premier ni au second ni un infanticide constitue un homicide involontaire coupable. Meurtre au troisième degré.

HOMICIDE CONJUGAL

UNE COMPLEXITÉ À COMPRENDRE


L’homicide conjugal comprend les homicides dont l’auteur présumé est le conjoint de la victime, séparé ou divorcé, ou survient entre des personnes vivant en union libre. 

Les données québécoises considèrent que l’ami intime ou l’ex-ami intime est dans la catégorie des auteurs présumés. 

L’homicide conjugal réfère à 3 infractions au Code criminel, soit le meurtre au premier degré, le meurtre au deuxième degré et l’homicide involontaire coupable. 

Contrairement à la violence conjugale non mortelle, la plupart des homicides sont signalés à la police et sont représentés dans les statistiques officielles.

Parce qu'un certain nombre de meurtre peut passer pour des accidents, des suicides ou des décès par maladie ou la vieillesse pure. Ce qui n'entraînera pas d'enquête. 

Les policiers se tournèrent vers la scène de crime.

On voyait très bien un homme dans la vingtaine en train de donner des coups de couteaux à une femme dans la trentaine.

L'homme dans la vingtaine traitait la femme dans la trentaine de chienne, de salope et de putain. Montrant ainsi son mécontentement.

La femme, plus faible que lui, ne pouvait empêcher que les coups l'atteignent. Elle avait beau interposer ses mains entre le couteau et sa poitrine, elle ne réussissait qu'à se faire entailler davantage les mains. Cette action réflexe est courante dans ce genre de situation.

Au début, elle s'excusait. Puis implorait. Demandait pitié. Puis fut incapable de parler. 

Mais elle était toujours debout.

Et les coups continuaient à arriver. 

Sans cesse.
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lundi

PORTE 4

Il ou elle ou ça avait monté un des escaliers. Au bout de l'escalier qu'il ou elle avait choisi - mais l'avait-il vraiment choisi ? - il y avait les corridors. Elle prit celui de droite. Car c'était une femme. Elle aurait pu prendre celui de gauche. 

Il y avait des portes. 

Le mot «il» pour cet usage est neutre. Sans doute aurait-on pu utiliser le mot «on» dont on ne servait pas pour une raison particulière ou à la suite d'une série de hasard et de caprices. 

Chiffres pairs, à droite. Chiffre impair à gauche. 

Chiffre pair.

Porte 4 du treizième étage.

Il y a là un manque évident de perfection et d'absolu.

Dans la chambre - cette pièce ne contenait qu'une chambre. 

Avec un grand lit. 

Et une femme. 

Qui était celle qui avait suivi l'escalier ou le corridor et ouvert la porte. Ou une autre. 

Il se pouvait qu'elle ait déjà été là.

Il y avait donc un grand lit. Et une femme. 2 accessoires indispensables à la vie familiale et à l'épanouissement d'un homme. Mais il n'y avait pas d'homme. Car la femme était seule. Et triste. Comme toute femme vide et sans homme. 

Et elle pleurait.

Elle parcourait la pièce qui aurait paru grande sans le grand lit qui en prenait bien la moitié et même cette moitié était imparfaite car le lit, au centre de la pièce. La tête du lit collée au mur. Faisait que le reste de l'espace était un U. Et c'est dans cet espace en U que la femme pleurait. Allait et venait d'une extrémité du lit à l'autre. Du côté droit au côté gauche en passant inévitablement par le pied du lit puisqu'elle ne pouvait faire autrement.

Comme elle pleurait.

Elle avait sans doute fait quelque chose.

Ou essayé de faire quelque chose.

Et raté.

Fait quelque chose.

Qu'elle n'aurait pas dû faire.

Ou n'avait rien fait alors qu'il s'était passé quelque chose.

Quelque chose de terrible.

Qu'elle aurait pu empêcher.

Mais elle ne l'avait pas fait car elle n'avait rien fait.

Et, depuis ce temps, elle pleurait.

Se reprochait.

Pourquoi ce jour-là, ce moment-là, n'avait-elle pas fait ou dit ou pensé quelque chose ?

Ou au contraire: qu'est-ce qui lui avait pris, ce jour-là, à ce moment-là, dont elle se souviendrait toujours, dont elle se souvenait parfaitement, actuellement, comme si elle le revivait. Avec des détails encore plus précis que dans son souvenir. Comme il arrive dans les rêves où la réalité est augmentée, améliorée, perfectionnée. Où on ne voit jamais aussi bien et clairement des situations absurdes qui auraient pu arriver - parfois, ce genre de chose est ce genre de chose qui arrive - qui est physiquement possible. 

Donc.

Elle allait d'un bord du lit à l'autre. Revenait. Recommençait.

Il y avait un grand tapis sous le lit qui débordait de tous les côtés, aussi sa marche ne faisait aucun bruit.

Par contre, ses larmes lorsqu'elles coulaient étaient bruyantes. Non, les larmes en soi - car les larmes sont généralement silencieuse presque muettes mais, elle, la femme, lorsqu'elle pleurait, faisait du bruit. 

Comme une douleur.

Oui.

Elle aurait pu souffrir.

Mais rien ne laissait voir qu'elle était malade, blessée, infirme.

Rien de visible.

Parce qu'elle était vêtues.

Peut-être que si elle avait été nue, on aurait pu voir une blessure, une infirmité, une abrasion, des plaies, des coutures à la suite d'une opération.

Ou cette blessure était intérieure.

Soit une émotion à la suite d'un drame.

Dans son esprit.

Ou la blessure intérieure d'une femme violée, dont on a forcé le corps, vaincue.

Qui se souvenait.

Mais il était impossible de le savoir à moins de l'interroger.

Car, on l'a dit, rien de visible n'indiquait l'origine de son chagrin.

Elle allait la tête blessée, secouant ses épaules à force de pleurer.

Elle allait, cette fois plus dramatiquement, les bras en l'air, invoquant - à une autre époque, c'aurait pu être une prière.

Se bras se tendait vers le Ciel ou le plafond.

Ensuite, ses mains et ses bras se détendaient et se ramenaient vers on visage - vieux ? - jeune ? - entre 2 âge - l'époque où la femme perd sa beauté et devient un objet de mépris - où on la plaint d'exister encore - d'imposer sa vue aux autres - difficile à dire.

Il aurait fallu lui poser la question.

Et le visage dans les mains, elle pleurait. 

Continuait à marcher.

Pleurant.

Intensément.

Mais l'intensité était parfois variable.

Soudain.

Comme épuisée, elle se jetait à terre.

Sur ses genoux.

Comme si elle s'installait pour prier.

Puis son corps se détendait et, encore à genoux, elle s'étirait jusqu'à ce que son visage touche le sol et elle frappait le parquet de bois de ses poings.

Ce qui était tout à fait ridicule.

Puis elle se ramassait. Tant de corps de femme étendue était exagéré.

Et s'assoyait sur ses talons. Passant de la position de prière chrétienne à la musulmane et à position de la femme - plus souple- assise par terre entre ses pieds. 

Et, rageusement, elle plongea les mains dans ses cheveux qu'elle tira et essaya d'arracher. Du moins, ça y ressemblait. Mais elle n'y arrivait pas. Pourtant, elle tirait ses cheveux à pleines mains.

Puis les cheveux tombés sur son visage.

On ne voyait plus son visage.

Elle resta là hébétée. Ou tout comme. Les femmes ont ces moments de stupidité.

Et elle plongea les mains dans ses cheveux, sur son visage, et commença à se griffer les joues. 

Ses ongles étaient en sang. 

Ses doigts couvents de sang.

Les paumes de ses mains.

Sa robe sur ses cuisses.

Tout ceci était fascinant.

*

État 1. 12 mai 2014 __________________________________________________________________________

samedi

PORTE 3

Il ou elle ou ça avait monté un des escaliers. Au bout de l'escalier qu'il ou elle avait choisi - mais l'avait-il vraiment choisi ? - il y avait les corridors. Il ou elle ou ça, prit celui de droite. Il ou elle ou ça aurait pu tout aussi bien prendre celui de gauche. Il y avait des portes. Chiffres pairs, à droite. Chiffre impair à gauche. Sur la porte, il y avait le chiffre 13. Il n'y a jamais de chiffre 13 sur les appartements ni sur les étages dans les ascenseurs. Ce qui fait que la chambre 14 est en vérité la 13 et que le quatorzième étage est le treizième. Pour ceux qui savent voir les signes. Mais ici, il y avait le chiffre 13. Et il ou elle ou ça entra.

Il y avait déjà des gens.


Et ces gens parlaient déjà depuis un moment.


À ce moment, une femme parlait. 


Les femmes parlent toujours trop. 

Un jour, une malédiction s'abattra sur elles. 

Quoique le fait d'être femme soit déjà une malédiction !

Car elles ont été jugées !


La femme dit d’étranges choses au sujet de sa montre et de l’heure sur ou dans sa montre. Elle dit qu’à chaque fois qu’elle regardait sa montre, elle voyait toujours les 4 mêmes chiffres:

11h11

23h23

22h22

17h17

Est-ce que ça a une signification ou bien c'est du pur hasard ?

Probablement, peut-être qu’il y aurait dû y avoir plus de chiffres ? a moins qu’elle ne regarde machinalement sa montre toujours aux mêmes moments de sa journée.

Était-ce curieux ?

Inhabituel ?

Est-ce que c’était surprenant?

Une autre personne dans la pièce fit remarquer qu’elle avait également le même phénomène et sa montre était d’une marque différente.

10:10 - 11:11 - 12:12 - 13:13 - 0:20 - 21:21 - 22:22

Une autre personne, un homme, donna son idée :

_ Pour ma part, depuis presque un an j’ai remarqué que lorsque je regarde mes textos, courriels, appels manqués ou si je dois utiliser mon machin intelligent,  j’ai remarqué qu’il y avait une sorte d’heure. Les chiffres sont différents de vos chiffres mais. Une heure synchronisée, heure et minutes y est. La nuit et le jour.

1h11. 4h44. 5h55. 13h13.

En voyant une femme sourire, il ajouta que jamais il n’avait eu le 6h66.
Pas encore dit la femme.

_ Là, je comprendrais.

_ Vous comprendriez quoi?

_ Je comprendrais que mon bidule est détraqué.

Mais, continuant sa réflexion, il appris aux autres ce qu’il avait commencé à comprendre. Peut-être était-ce un phénomène contagieux ?

_ J’en ai parlé à mes collègues au travail et, depuis, ils vivent un peu le même hasard!

_ Mais c’est le hasard!

_ Le hasard est le hasard.

Il approuva. En effet, le hasard était le hasard. On ne pouvait le prévoir. Ni l’attendre. Et il ne se reproduisait pas et n’était pas contagieux.

_ Moins fréquemment que moi mais suffisamment pour le remarquer. Et même, les hanter....

_ Trop de hasard est difficile à supporter.

_ Notre opinion sur la vie change.

_ Oui. Étrange quand même ces hasards?

_ Au pluriel ?

Tout le monde regardait sa montre.

_ Moi aussi, exactement, quand je regarde l'heure il est 22h22. Comme si je ne regardais ma montre qu’à 22h22. Qu’est-ce qu’il y a de si spécial à 22h22? 

_ Pas chez-moi. Je ne regarde jamais ma montre et, tout à coup, je le regarde. Il y a d’autres hasards. D’autres coïncidences. C'est que je suis né le 2 novembre

_ 2 x 11 = 22

_ Voilà !

_ Oui. Et l'année de ma naissance contient un 2. Qu’est que ça signifie ?

_ Pourquoi est-ce que ça devrait signifier quelque chose?

_ Pas loin de chez-moi, une cycliste a été fauchée par un camion. La semaine suivante, un chauffard allait trop vite a perdu le contrôle de sa voiture qui a dérapé vers une autre voiture qui l’a fait rebondir et glisser dans une autre direction, comme une rondelle de hockey, une boule de billard ou de curling, et elle est allée toute seule vers le trottoir où un couple attendait l’autobus. C’est allé si vite qu’ils n’ont pas pu avoir le réflexe de s’enfuir et l’auto les a écrasé et ils sont morts tous les 2. Le chauffard, à l’intérieur, n’a rien eu.

- On devrait lui enlever son permis pour le reste de ses jours.

_ La règlementation est trop clémente. Il y a une sorte de permis de chasse aux piétons lorsque vous avez votre permis de conduire. Si vous sortez votre fusil de chasse et tirez au hasard dans la rue, sans viser personne mais que quelqu’un est atteint, vous serez accusé de meurtre. Non prémédité. Mais meurtre quand même. Avec une auto, vous avez le droit de tuer qui vous voulez. On appelle ça un accident. Regardez !

Il montra sa jambe dans le plâtre.

_ Une auto. Elle est arrivée vers moi. Il y avait de la glace. Heureusement, j’ai pu la voir à temps. Mais elle m’a accrochée la jambe. En fait, c’est curieux, je ne me souviens de rien ensuite. J’ai très bien senti l’os se briser quand la parechoc avant a touché mon pantalon. Et lorsque l’auto est passé sur moi, je n’ai rien senti.

Les autres le regardaient étrangement.

- Heu! Je fais cette sorte de cauchemar. J’ai l’impression d’être sous l’auto. Comme dans un rêve où tout est si précis. Mais, c’est ma jambe. Heureusement. En fait, pas si heureusement, car ça fait très mal. Et j’ai encore de la difficulté à marcher avec mes béquilles ou ma canne. Parce que si l’auto m’était vraiment passée sur le corps, je serai vraiment mort. Et je ne ressentirais plus rien. On n’est pas supposé sentir quelque chose quand on est mort. Tout le monde dit ça.

_ Tout le monde qui n’est pas mort.

Il ria nerveusement.

_ Je n’ai pas vraiment envie de vérifier.

Un long moment de silence arriva puis s’en alla.

_ Ça m'arrive aussi et, d'après ce que je sais, c'est des messages pour dire que tout va bien et que l'on est sur le bon chemin.

_ Oui, il est important quand on voit ces doubles chiffres de se souvenir de ce que l'on pensait juste avant parce que ça donne une précision sur le domaine du message. Et de ce qu’on faisait ou allait faire. Parce que c’est peut-être un message nous informant de faire ou de ne pas faire quelque chose. Si on va à un rendez-vous…

_ Il vaut mieux ne pas y aller.

La femme, une autre, dit qu’elle allait voir son ami à son appartement. Elle arriva lorsque son ami se chicanait avec un ami qu’elle ne connaissait pas. Son ami ne lui avait pas encore présenté tous ses amis. Et elle ne connaissait pas non plus ses parents. Ni n’avait eu le temps de présenter les siens. Peut-être qu’ils n’étaient pas non plus véritablement ami. Parce que l’homme, l’inconnu, sortit à ce moment une arme. Heureusement, elle put lui parler et désamorcer cette affaire qui aurait pu très mal tourner. Plus tard, elle comprit qu’il valait mieux pour elle de ne plus revoir celui qui aurait pu être son ami. Ce n’était pas vraiment un homme pour elle. Elle méritait mieux.

_ Je suis dans la même situation. Je vois souvent le 11.11 sur l’horloge ou 11.21 et, parfois, 1.11

_ Il y a une signification certain. Je la cherche depuis un bout mais je ne trouve pas encore. Il y a des livres. Internet.

_ Il faut chercher. Moi, je crois en les signe car moi et ma soeur avons été témoin du paranormal des spectres. Entre autre celui à ma mère.

_ Tous les jours quand je suis seule je regarde l'heure est à, chaque fois, toujours, tout le temps, il est 11h11

_ Moi, il y a plus. C’est la même heure. Ce qui est curieux. Beaucoup de hasard. Mais moi, dans la même minute de l’heure, toujours 11h11, je regarde autour de moi et il y a un truc qui se passe

_ Moi aussi et alors je trouve un truc perdu

_ Vous disiez un truc qui se passe. Pas un objet perdu ou égaré ou oublié qu’on trouve devant. Un truc qui se passe.

_ Oui. Un truc qui se passe. Mais. Mais je ne veux pas en parler.

_ Vous allez trop loin. Il faut être rationnel. J’ai une formation scientifique. Et la théorie du complot, le paranormal, il y a longtemps que je lutte contre. C’est une forme d’écologie. Ma façon d’avoir une planète propre. Je réponds à tous ceux qui voient le 1111 et le 666 partout. Même s’ils ne me demandent pas mon avis. Lorsqu’au restaurant, au café, une conversation commence et que j’entends, je fonce. Il faut combattre l’irrationnel.

_ Vous ne devriez pas. Ceci est un appel spirituel.

Une femme silencieuse était songeuse. Les yeux fermés elle parla.

_ Le règne de Satan sur terre durera 1 jour. I jour qui sera tel une année. Un jour tel qu'un mois. Un jour tel qu'une semaine. Et un jour d'homme. Un jour d’Ange. Un jour de démon.

_ Et la montre?

_ Et l’heure ?

_ Elle prédit. Allez lire la bible et vous verrez que je n'invente pas ceci.

_ 1 1 1 1

_ Une journée pour les dieux = 1000 ans. 918 à 1918. Règne des démons. Ceux de l’Angleterre, du capitalisme, des illuminatis et des francs-maçons. Dans la Bible, l’occultisme est interdit. Ce ne sont pas les morts qu’on interroge qui parlent.

_ Mais qui répond ?

_ Vous le savez très bien.

_ Le passage des âges et des règnes. Une étape de l’homme vers l'étape suivante. Toujours une guerre. La première guerre mondiale

_ Vous en êtes sûres ?

_ C’est écrit.

_ Un mois = 83 ans = 2001

_ L’effondrement des 2 tours jumelles qui représentent le Temple de Salomon, fils de Satan dans la grande Tour de Babylone, Sodome et Gomorrhe. Les gens sans dieu. Matérialiste dans leurs tours de corruption. Vénale et homosexuelle. Là où tous s’accouplent avec tous et tout ce qui vit. Là où on donne naissance à des monstres et où on avorte des anges. Horreur. Le Sida fut envoyé comme message éloquents des Anges.

_ 1 semaine = 20.33 ans = 2021

_ Et un jour d'homme

_ Dieu vous fait signe pour que vous reconnaissiez que tous ce que vous voyez dans les médias, la TV immonde, l'éducation, la médecine est actuellement sous le contrôle de Satan. Vous ne me croyez pas ?

_ Je vous crois. Je suis allé voir ce que Madonna en pense. Ce que Katy Perry en pense et ce que Lady Gaga en pense et ce que Justin Bieber en pense.

_ Et qu'en pense Justin Trudeau ?

_ Il est le fils de Satan. Vous ne vous souvenez pas du sourire sardonique de ce monstre ?

_ Honte. Ils sont tous des puppet’s from Satan et ils affirment tous avoir vendu leurs âmes a Lui. Pour devenir riche. Célèbre.

_ Comme dans la pièce de Goethe.

_ Faust. Oui. Oui. Comme moi, un être troublé par la passion. Car la passion  peut obscurcir l'esprit de l'homme. Car ce monde est soumis à la passion. Et au désir.

_ La question du salut de l'âme m’obsède.

_ L'œuvre est une parabole de l'Humanité souffrante.

_ Comme lui, l’humanité moderne a signé un pacte avec Méphistophélès -   un des 7 princes de l'enfer - qui l’initie aux jouissances terrestres et, obsédé, il cherche sans cesse de nouvelles jouissances. Car il est devenu homosexuel.

_ Oui. Non. Le blasphémateur. Je suis l'esprit qui toujours nie. Je suis la seule justice car rien n'existe qui ne mérite d'être détruit.

_ Il faut se méfier de la TV. Dans la série Xéna, la guerrière, il est là. Xéna est une lesbienne. Elle abuse sans cesse de la jeune Gabrielle qui est trop innocente pour comprendre ce qu’on lui fait. Car on lui a dit de se méfier des hommes mais pas des femmes. La relation entre les deux héroïnes est très ambiguë. Mais ceux qui savent voir, voient. Entre les images, il y a de la pornographie.

_ J’ai fait une recherche sur Satanic Hollywood.

_ Satan est borgne et Dieu, le seul Dieu, pas celui des Juifs et des Arabes, va le défaire dans les années à venir. Cette guerre est actuellement commencée.

_ J’ai vu des photos de magazines. Toutes les vedettes se cache un oeil en mémoire de leur Chef. Un signe de reconnaissance. Comme les V ou les cornes du Diable qu’elles font toutes avec leur pouce et leur petit doigt.

_ Mais tu dis que tu vois le 1111 et ce n’est pas comme le 13 ou le 666. Je suis certaine que tu es une bonne personne qui se ronge les sangs pour les pauvres et les affamées, n'est-ce pas?

En effet, il se rongeait les sangs.

_ En passant, je ne suis pas religieuse mais à la recherche de la vérité depuis longtemps. Et je l'ai trouvé. Grâce à ma montre. C’est un signe.

_ Exactement pareil !

_ Moi aussi. Sauf que moi c'est tous les jours.

_ C’est un signe qu’il faut que tu fasses quelque chose. Tu es avec la mauvaise personne.

_ Je le savais. C’est pour ça que j’ai tué cette femme et ses immondes enfants.

_ Tu as bien fait.

_ Mais moi, je tombe sur 16h16 ou 15h15

_ Moi, sur 9h09. 0909.

_ Moi, c’est sur tout !

_ Moi aussi, d'ailleurs, aujourd'hui, je suis tombée sur 11h11et 16h16.

_ Moi, c'est tous les jours comme ça depuis 2 ans !

_ Moi, c’est depuis 10 ans.

_ Moi, depuis 95 ans. Je ne me souviens pas de tout. Mais ma mère m’a dit que c’était 1h11 lorsque je suis né. Sur le cadran de la clinique.

_ Moi, ça me fait rire !

_ Pas moi, car je sais. Oui, je sais que ce n'est pas un hasard sinon il serait énorme car pour tomber tous les jours sur 07h07, c'est énorme !

_ Des fois ca m'énerve!

_ Je suis comme vous. Moi aussi, je voudrais savoir si il y une signification.

_ Il y en a une.

_ À chaque fois que je prends mon ordinateur portable ou mon téléphone pour regarder l'heure, c’est 21h21.

_ Jamais minuit?

_ Moi, c’est toujours minuit.

_ Personne ne parle de minuit.

_ Depuis que mon bébé est mort, c’est minuit. Je suis devenue folle et je me suis pendue au cadre de porte.

_ Vous imaginez ça.

_ Un mauvais rêve suite à une mauvaise émotion suite à une mauvaise réalité.

_ Éclairez moi !

__ Éclairez moi !

_ Éclairez moi !

_ Depuis plusieurs mois quand je regarde ma montre, 1 fois sur 2, ça finit par 7.

9h07

11h 07

16h07

Hier ca m’est arrivé 33 fois

_ Moi, c’est 33 fois 3 fois.

_ C’est curieux. En effet. Car à ce niveau de fréquence, ce n’est plus du hasard et ça revient super souvent.

_ 11 heure 11. Quelqu'un pense à moi.


Tout le monde approuva

La discussion devenait de plus en plus intéressante.

Heureusement, l’horloge ronde, modèle classique, avant l’électronique, n’avait pas d’aiguille.

*

État 1. 3 mai 2014
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